“Tu as bien dormi ? Parce que moi, je…” : ces personnes qui monopolisent (toutes) les conversations ont désormais un nom !
Un nouveau mot vient d’éclore sur les réseaux sociaux : “le boomerasking”, soit l’art de parler sans s’écouter.Cette technique (très répandue) consiste à poser une question dans l’unique but qu’elle vous revienne et que vous puissiez y répondre.
Vous arrive-t-il de poser une question à votre collègue de bureau uniquement dans le but de pouvoir parler de vous ?
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Exemple : vous lui demandez ce qu’il compte faire durant le week-end, sa réponse vous importe peu, mais vous n’avez qu’une hâte, expliquer quels sont vos projets à vous. C’est ce qu’on appelle le “boomerasking”.
Ce mot-valise est un mélange entre “boomer”, “boomerang” et “asking”. En gros, c’est l’art de lancer un bâton (la question) exclusivement pour que vous finissiez par la ramener à vous.
Égocentrique ou sympathique ?
Dans une discussion entre amis, il arrive qu’on parle de soi, que l’on réponde sans vraiment écouter l’autre. C’est un comportement humain.
Selon les experts en psychologie, 40 à 60% de ce que l’on dit dans une conversation touche à notre ego. En résumé : on parle de nous, souvent, dans le but de se mettre en valeur. Les adeptes (qui s’ignorent) du boomerasking pratiquent cette technique constamment.
The Guardian explique ainsi que cette pirouette conversationnelle s’effectue en trois étapes :
(1)”d’abord, vous posez la question ; *
(2)ensuite, vous écoutez la réponse ;
(3) enfin, vous répondez à la question que vous avez posée, ce qui est tout ce que vous vouliez faire au départ”.
En réalité, vous ne vouliez qu’une seule chose, dès le départ, parler de vous. Oui, c’est le symbole de l’égotisme et de l’égocentrisme.
Mais les boomeraskers ne se voient pas comme ça puisque selon une étude publiée dans le “Journal of Experimental Psychology : General”, ils se considèrent “systématiquement comme sympathiques et attachants, tandis que ceux qui les recevaient les trouvaient égocentriques et hypocrites”.
C’est à Alison Wood Brooks, professeure en psychologie à la prestigieuse université d’Harvard que l’on doit le terme de “boomerasking” et elle identifie trois profils types.
I. Il y a d’une part, la “demande-vantardise”.
Comprendre : poser une question uniquement dans le but d’y répondre et, évidemment, de se vanter.
Exemple : “Il fait quelles études ton fils déjà ? Le mien fait HEC, il est promis à une grande carrière”.
II.Deuxième profil : “la demande-plainte”.
Plus technique, le boomerasker pose une question dans le but de se faire plaindre et de susciter l’empathie.
Exemple : “Tu as bien dormi ? Non parce que moi, je suis crevé, j’ai fait une insomnie, impossible de fermer l’œil, en plus j’ai mal au dos…”. Et ça continue pendant longtemps pour créer de la compassion. Comment l’autre va ? Peu importe.
III. Enfin, troisième type de profil : la “demande-partage”.
Là, l’interlocuteur pose une question, mais en réalité, il n’a qu’une envie, partager une anecdote personnelle. En gros, il a envie de raconter sa vie.
Certes, cela nous arrive tous, à un moment de faire du boomerasking mais lorsque cette technique est appliquée à toutes les conversations, le boomerasker peut se révéler toxique, sans même s’en rendre compte. Dans son étude, Alison Wood Brooks explique que ces personnes se “présentent comme de mauvais auditeurs, préoccupés par leur propre révélation à venir” et sont donc perçues comme hypocrites.
Elle recommande donc de pratiquer l’écoute active, d’apprendre à valider les propos de l’autre et de poser des questions auxquelles ils ne peuvent pas répondre eux-mêmes afin de ne pas monopoliser la conversation.
Sources: TF1
Ce monde
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