
Récit de HAKIZIMANA Maurice
Communiqués qui se multiplient, suspensions d’aides,… La pression internationale se fait de plus en plus manifeste contre le Rwanda. Le pays est allié du groupe armé M23, en pleine offensive dans l’est de la RD Congo.
II Suivre ma chaine Whatsapp https://whatsapp.com/channel/0029VaCyM5ILdQejDYwQ2b2u II Suivre ma page facebook: https://www.facebook.com/professormaurice/.
Le Rwanda innocent ?
Le Rwanda n’a jamais admis son soutien militaire au groupe armé M23. Cependant, un rapport d’experts de l’ONU publié en juillet 2024 estime à environ 4 000 hommes les forces rwandaises déployées dans l’est de la RD Congo. Kinshasa accuse Kigali de vouloir piller ses nombreuses richesses naturelles dans la région. Le Rwanda nie et affirme vouloir éradiquer le groupe armé créé par d’ex-forces d’armées rwandaises et “responsables du génocide au Rwanda en 1994”, qui menacent selon lui,sa sécurité.
Sanctions principalement économiques et militaires
Le 21 février, l’Union européenne annonce la convocation de l’ambassadeur du Rwanda auprès de l’UE, condamnant l’offensive du M23 et exhortant le Rwanda “et toutes les parties au conflit à cesser immédiatement les hostilités et à revenir au dialogue”.
La veille, le ministère des affaires étrangères allemand convoque l’ambassadeur rwandais à Berlin, condamnant “fermement la violation du droit international” que constitue, selon lui, la présence des troupes rwandaises en RD Congo. Ce 4 mars, l’Allemagne annonce suspendre ses nouvelles aides au développement au Rwanda.
Le 3 mars, le ministère canadien des Affaires étrangères publie un communiqué dans lequel il condamne “la présence de la Force de défense du Rwanda en RD Congo et son soutien au M23”. Ils y affirment que la présence du Rwanda chez son voisin “constitue une violation flagrante de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la RD Congo et de la Charte des Nations Unies.”
Le texte publié annonce également la suspension de “la délivrance de permis pour l’export au Rwanda de biens et technologies réglementés”, ainsi que les nouveaux projets économiques gouvernementaux. Le Canada déclare également revoir sa participation à des événements qui se tiendraient au Rwanda.
Le 25 février, le Royaume-Uni annonce une suspension de l’aide financière directe. Cette sanction intervient alors que le Premier ministre britannique Keir Starmer compte augmenter le budget de la défense à 2,5 % du PIB en 2027, contre 2,3 % actuellement.
Les fonds destinés au Rwanda seront suspendus “en l’absence de progrès significatifs“, à l’exception des programmes britanniques destinés aux personnes “les plus pauvres et les plus vulnérables” au Rwanda. Le Royaume-Uni a également déclaré qu’il prévoyait de “se coordonner avec ses partenaires sur de potentielles nouvelles sanctions“.
Que répond le Rwanda face aux sanctions ?
- “Toute discussion sur des mesures punitives et des sanctions contre le Rwanda ne peut nous dissuader de protéger nos frontières et notre population”, déclare le 28 février le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, à l’association des correspondants de l’ONU (ACANU).
- “Le Rwanda ne craint pas d’être isolé. Nous sommes face à une menace existentielle émanant d’une force génocidaire”, affirme-t-il avant d’ajouter : “Donc l’isolement diplomatique n’est vraiment pas un souci.”
- Par ailleurs, le 3 mars, le ministère affirme dans un communiqué que les “mesures contre le Rwanda annoncées par le Canada ne résoudront pas le conflit.”
Les États-Unis ont également annoncé des sanctions. Celles-ci, financières, visent spécifiquement le ministre de l’intégration régionale rwandais, James Kabarebe. Il est accusé d’”orchestrer le soutien” du Rwanda au Mouvement du 23 mars (M23) dans l’est de la RD Congo.
Le communiqué du ministère des finances américain souligne que James Kabarebe est une “personnalité politique et militaire de premier plan qui a joué un rôle essentiel dans les conflits en RD Congo ces trois dernières décennies”.
Sans prendre de sanctions, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies a condamné le 22 février le Rwanda pour son soutien à l’offensive du M23. Il réclame le retrait “immédiat” de ses troupes. La résolution qui “condamne fermement l’offensive et l’avancée en cours du M23 au Nord-Kivu et au Sud-Kivu avec le soutien des forces de défense rwandaises”, a été adoptée à l’unanimité.
Des sanctions encore en discussion au sein de l’Union Européenne
De son côté, l’Union Européenne a déjà suspendu ses consultations en matière de défense avec le Rwanda et les ministres européens des Affaires étrangères ont exhorté Kigali à retirer ses troupes de RD Congo.
Lundi 24 février, les MAE européens étaient réunis au Parlement de l’union européenne pour décider de sanctions contre le Rwanda. Cependant le Luxembourg s’est opposé à la résolution, qui devait être votée à l’unanimité.
Étaient prévues des sanctions individuelles contre neuf individus et une entité, mais aussi le gel des 20 millions d’euros débloqués par l’UE en novembre dernier dans le cadre de la facilité européenne pour la paix. Cette somme vise à financer les forces rwandaises dans la province de Cabo Delgado au Mozambique. Le prochain Conseil des ministres européens aura lieu le 17 mars. Le sujet pourrait revenir sur la table.
“Suite à la guerre dans l’est de la RDC, où le Rwanda est pointé du doigt pour soutenir le M23 qui, actuellement contrôle des villes de Goma et de Bukavu, l’Allemagne suspend ses nouveaux engagements en matière de politique de développement pour le Rwanda.Plus particulièrement, elle suspend (1)les nouveaux engagements financiers, (2) la coopération avec le gouvernement rwandais dans le domaine de la coopération au développement”.

Ce monde,

HAKIZIMANA Maurice: II Suivre ma chaine Whatsapp https://whatsapp.com/channel/0029VaCyM5ILdQejDYwQ2b2u II Suivre ma page facebook: https://www.facebook.com/professormaurice/.